
Berko Fine Paintings
Né dans une famille de marchands d’art et d’antiquités, Patrick Berko nourrit sa passion pour les écoles de peinture académique, réaliste, orientaliste et romantique, ainsi que pour les œuvres de la période Belle Époque du début du XXe siècle.
Avec sa femme, Viviane, il a ouvert des galeries à Knokke – Le Zoute (1976), Paris (1978), Bruxelles (1983), Anvers (1984), New York (1987), Tokyo (1989) et Shanghai (2008). Spécialistes de la peinture européenne de qualité, Patrick et Viviane Berko partagent leur passion avec leurs enfants, Maximin et Irina et le mari d’Irina, le Comte Nicolas de Waziers, qui a insufflé un nouvel élan à la galerie.
Team Patrick, Viviane, Maximin, Irina, Nicolas, Caroline, Nikki & Tom.
Contactez-nousUne équipe homme-femme extraordinaire
Par Adrie Van Griensven, 1987
Patrick Berko, né en 1950, est le fils et petit-fils de célèbres antiquaires belges. Adolescent, il projette de devenir peintre et étudie peu de temps à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai. « Abandonner », dit-il, « était probablement l’un de mes meilleurs services rendu au monde de l’art. » Il semblait préférable de suivre les traces de sa famille. Antiquaire et numismate à ses débuts, il choisit très vite avec sa future femme de se spécialiser dans la peinture du 19ème siècle.
Un enthousiasme et un professionnalisme partagés
Viviane, née en Flandre, a passé son enfance au Congo belge (aujourd’hui la République Démocratique du Congo) et commence à travailler avec Patrick quand il avait dix-huit ans et elle trois ans de moins que lui. Viviane partageait pleinement son enthousiasme et ensemble ils étudiaient et mettaient en lumière ce qui avait été ignoré pendant des générations.
Patrick Berko devient lyrique quand il désigne des détails dans une marine ou un paysage, les couleurs éclatantes dans une nature morte, la qualité intime d’un beau portrait. « En fait », dit Viviane, « il est plus un collectionneur qu’un marchand, et parfois je dois tempérer son enthousiasme et lui rappeler que notre profession a aussi un côté ventes. C’est incroyable de voir qu’il trouve de bonnes œuvres encore et encore. Bien sûr, nous avons nos informateurs, mais quand Patrick commence à chasser là où ils ont déjà été, il trouve souvent de l’or là où les autres n’ont rien trouvé. »
Patrick dit: « J’ai la satisfaction de découvrir des peintures, c’est la partie créative de mon travail, j’achète un tableau parce que j’admire sa qualité. »
Déployer les ailes
En moins de dix ans, cette incroyable équipe homme-femme a réalisé des ambitions là où d’autres passent toute leur vie à les réaliser. Ils avaient déjà leur propre galerie dans l’élégante ville balnéaire flamande de Knokke quand ils n’avaient que respectivement 26 et 23 ans. De plus, ils participent à la plupart des foires internationales d’art et antiquités: Paris, Londres, Florence, Monaco, Chicago, New York, Amsterdam, Hong Kong, Palm Beach, Beverly-Hills, Maastricht, Moscou, Shanghai etc… Toutes étaient des opportunités idéales pour montrer le drapeau. De plus, ils devinrent parents d’un fils (Maximin, 1978) et d’une fille (Irina, 1984) et leur ‘souhait du roi’ devenait réalité.
Le désintérêt pour les tableaux du 19ème siècle, au début des années 70, donne aux Berkos beaucoup d’espace pour construire et renouveler leur collection. Mais le ‘travail missionnaire’ qu’ils ont fait pour ces artistes a stimulé l’intérêt du public et les a rendus à la fois plus rares et plus chers. Patrick Berko admet cela sans aucun doute. « En fait, je rends mon travail plus difficile, je dois travailler plus dur pour trouver ce que je veux et, parce que j’ai contribué à revitaliser le goût pour eux, je dois payer de plus en plus. Mais cela fait partie du jeu que j’aime! »
Partager la passion sous forme de livre
Les Berkos sont allés encore plus loin dans leur objectif de mettre ces artistes du XIXe siècle sous les projecteurs en publiant des livres sur leurs peintres préférés et sur les différents aspects de la période choisie. Leur première publication était une monographie sur le célèbre peintre de paysages et d’animaux, Eugène Verboeckhoven (1798-1881), richement illustré, avec des textes en français, anglais, néerlandais et allemand. Même le sponsor artistique le plus intrépide réfléchirait à deux fois aux coûts d’une telle entreprise, mais Patrick et Viviane persévéraient, payaient toute la production et voyaient récompenser leurs efforts généreux quand la vente du livre était épuisée.
Ce succès en 1981 les encourageait à lancer un projet encore plus ambitieux, un Dictionnaire des peintres belges nés entre 1750 & 1875, ouvrage de référence entièrement illustré de plus de 900 pages, maintenant connu dans les milieux de l’art comme ‘Le Berko’. « Vous dévoilez vos secrets professionnels », disait un journaliste à Patrick Berko, lorsque l’énorme volume était présenté à la presse. « Peut-être », répondit-il, « mais je veux que le public soit instruit et informé ».
Orientalisme et marines
Entre-temps, les Berkos s’intéressaient à la période Orientaliste du 19ème siècle avec les peintres romantiques et réalistes qui s’inspiraient de la Turquie et du monde arabe. Des orientalistes étaient également présents en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Italie, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis. Les Berkos les rassemblaient tous dans un beau livre, titré L’Orientalisme Réaliste au XIXe siècle, avec un texte de Philippe Cruysmans (1982). Très vite, il était épuisé.
’L’Orient’ (à l’époque ce terme signifiait le Moyen-Orient au lieu des pays environnants) était très à la mode parmi la bourgeoisie du XIXe siècle en Europe et les peintres pouvaient à peine répondre à la demande pour des guerriers Touaregs, de la langueur décadente du harem, de l’agitation d’un marché arabe ou du mystère du désert que les artistes ramenaient de leurs voyages ou peignaient à leur retour. Même les visiteurs arabes étaient fascinés de découvrir comment leur propre passé pas si lointain était vu par les artistes européens.
Une quatrième publication suivait en 1985: Marines en Belgique, un autre inventaire complet avec des données biographiques et une richesse de reproductions en couleurs des œuvres les plus importantes.
Toussaint, Lemmers et les autres
En 1986, les Berkos réalisent le premier d’une série de monographies avec un livre sur Fernand Toussaint, suivi par Georges Lemmers, Paul Leduc, Paul Mathieu, Caroline Stienon-Dupré et d’autres peintres belges, qui excellaient dans les portraits, les natures mortes et les paysages.
Cette série impressionnante de publications est un hommage à une période qui a commencé avec Delacroix et s’est terminée avec les œuvres nostalgiques du tournant du siècle, la Belle Epoque. Peu de marchands d’art auraient eu un si grand cœur pour mettre en valeur la splendeur de l’époque victorienne autrefois vilipendée. On demande souvent à Patrick Berko si les maîtres du XIXe siècle sont un bon investissement et sa première réaction est toujours: « Ne me le demandez pas, je les aime! Rappelez-vous que nous avons commencé à acheter des peintures du XIXe siècle pour cette raison: nous les aimons et nous avons seulement suivi notre goût personnel. Prenons les orientalistes: nous avons commencé à les acheter bien avant que les autres les remarquaient, la qualité était et est notre seul critère, pas la mode ou le nom. »
Viviane ajoute: « Le goût actuel pour l’art du XIXe siècle n’est pas une question de mode, ces tableaux seront toujours admirés. » Alors ils sont un bon investissement? « Oui », dit Patrick, « car ces œuvres seront aimées tant qu’il y aura des collectionneurs avec un penchant pour la bonne peinture et la bonne facture et qui sont sensibles au charme, à la délicatesse et à la finesse des sujets présentés, que ce soit des portraits, des paysages, des marines ou des scènes de genre. Mon conseil à chaque collectionneur est: achetez ce que vous aimez et achetez chez un marchand de bonne réputation. Achetez la qualité, non seulement ce qui est à la mode et surtout: regardez des tableaux de bonne qualité aussi souvent que possible. »